L’histoire avant l’histoire

Néolithique (5000 à 2000 avant JC)

De nombreux outils en pierre de cette période ont été retrouvés en différents sites de la commune. Une hache polie en dolérite de 20 cm de longueur a été découverte à Kerlavian. 40 % de ce type de haches était fabriqué à Plussulien (Côtes d’Armor) au 3e millénaire av JC. Elle pourrait donc témoigner de la circulation et/ou du « commerce » des objets.

A la sortie du Bourg, le site de Castel a livré une lamelle en silex. Elle servait au travail de la peau des bêtes pour la confection des vêtements.

 

L’Age du bronze (2000 à 700 avant JC)

Deux menhirs ont probablement existé. Celui de Kergonan, répertorié en 1907, a été détruit lorsque le tracé et la route de Kergonan ont été refaits. Un second devait s’élever près du carrefour de la croix Saint-André (parc ar Peulven, champ de la pierre levée).

Deux tumulus (grande tombe individuelle) sont attestés : celui de Saint-André, fouillé en 1967 et celui de Kervern, relevé par le Service régional de l’Inventaire en 1983. Le tumulus de Saint-André  (Bronze Moyen, 1500 à 1200 avant notre ère) renfermait les restes d’un objet métallique plat et d’un vase biconique en céramique, quelques silex. La tombe centrale était de forme trapézoïdale (3,20 mètres de long). La plus grande des dalles de couverture pesait environ 10 tonnes.

Un dépôt de haches à douilles (cachette d’objets à valeur pré-monétaire ou votive)  a été découvert à Parc Keroyan à Niverrot en 1891 ainsi qu’une tombe à coffre isolée découverte à Squividan en 1977.

 

L’Age du fer (500 à 52 avant JC)

Un habitat sur colline à petits retranchements multiples était présent à Menez Loqueltas. Le site de Salleverte présente des tessons de céramique datant de l’Age du Fer. Des souterrains ont été repérés à Congallic.

 

Autour de l’an mil

Aux alentours de l’an mil, notre territoire dispose déjà d’axes de communication mis en place à l’époque gallo-romaine. Les actuelles routes de Coray et d’Elliant ont d’ailleurs pratiquement conservé le tracé des voies romaines.

Lors de fouilles et de travaux d’urbanisme sur ces voies, une céramique fine (à Ti-Névez Kervéguen) et des monnaies d’époque romaine (avant l’an mil) furent mises à jour. Cette « maison de l’an mil » a été découverte à la Salleverte, lors de l’aménagement de l’échangeur du Rouillen (RN 165) en 1985 et étudiée par J.YTINEVEZ et S.PENNEC. On y a retrouvé un foyer central et un fragment de marmite pouvant être daté du Xe Siècle.

 

Imaginez la vie de ces « Gabéricois » dans une maison mesurant 6 mètres sur 3,5 dont les murs s’élevaient à moins de 1 mètre ! Surmontés d’un toit de chaume, ces murs bas facilitaient et rendaient plus solide la construction. Le confort du XXème siècle était alors bien loin de leurs préoccupations. De plus, il arrivait parfois que les hommes partagent leur habitat avec leurs bêtes. Ce type d’habitat se retrouve jusqu’au Xlllème siècle. A Melrand, un village de l’an mil a été reconstitué.

En toponymie, on retrouve l’écho de ce très haut moyen-âge : par exemple, le préfixe serait le témoin de la présence d’une aristocratie locale dont on a du mal à se représenter les attributions avant le XIVème siècle. Lezebel serait la cour de Ebel, Lestonan la cour de Thonan, Lezouanarc’h : lez-gou-menec’h, littéralement « la cour sous la gouverne des moines ».

 

Jean-Marie Deguignet (1834-1905), l’illustre roman d’un obscur bas-breton

Le parcours, l’esprit, les choix de ce personnage ne sont pas banals. Sa personnalité hors du commun nous est dévoilée tout au long de ses incroyables manuscrits, miraculeusement rescapés d’une disparition qui paraissait aussi programmée que celle de leur auteur, décédé dans le mépris des siens.

 

Ses mémoires sont le reflet d’une personnalité tout à fait originale

Les « Mémoires » de Jean-Marie Déguignet sont l’œuvre originale d’un autodidacte de la plus humble origine.  Bretonnant, analphabète, ses mémoires sont rédigées en français et émaillées de citations en latin, en italien, en espagnol et de quelques savoureux bretonnismes. Il a conscience de transmettre un témoignage personnel mais dans lequel il cherche aussi à s’exprimer au nom des sans-voix de sa condition.

Elles sont le reflet d’une personnalité tout à fait originale dans le tableau de la fin du XIXe siècle en Bretagne : anticlérical, anti-conservateur, libre-penseur dans une société entièrement régie et contrôlée par la toute-puissance de l’Église. Il considère les bretons de son temps comme des sauvages, esclaves de la religion et de leurs superstitions. Mais pour lui, le breton est la mère de toutes les langues ! A travers les aléas de l’existence de leur auteur sont abordés des thèmes aussi variés que l’histoire locale et ses figures, l’histoire militaire, la religion, la politique, l’agriculture, la philosophie…Pour Ergué-Gabéric nous disposons ainsi de données sur les lieux où il est passé : Quélennec, le Stangala et la papeterie d’Odet, Lezergué, Kerdévot, sur la vie quotidienne et les mœurs de la société rurale de la fin du XIXe siècle et sur des personnages qu’il a croisés, les contes et légendes entendus sur notre terroir. Souffrant d’un syndrome de persécution, on devine par là les excès que peuvent comporter ses écrits. Ils n’en restent pas moins passionnants comme un roman alerte et vitriolé.

 

Une notoriété posthume

Les morceaux choisis publiés en 1998 par l’association Arkae sous le titre Mémoires d’Un Paysan Bas-Breton rencontrent un vif succès (plus de 400 000 exemplaires vendus). L’Intégrale des Mémoires sort en 2001. Depuis il est traduit en tchèque, italien, allemand, américain.

 

Arkae vous dévoile l’histoire de notre commune

L’association Arkae rassemble des passionnés d’histoire locale et organise des visites sur différents lieux historiques de la commune. Visitez leur site Internet et découvrez un peu plus l’histoire d’Ergué-Gabéric.

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