Héritage rural

Que seraient nos paysages sans ce bâti témoignant à la fois de la géologie de notre territoire, des modes de construction, du mode d’habitat en hameaux, de la prospérité ou de la modestie des commanditaires, de la fonction dévolue aux bâtiments, tantôt transformés, tantôt délaissés au fil du temps?

Héritage industriel

En 1822, une “manufacture à papier” s’est implantée au nord de la Commune, au bord de l’Odet. Elle est devenue la célèbre papeterie Bolloré. Plusieurs générations d’ouvriers-papetiers s’y sont succédé. Le quartier de Lestonan s’est développé sous l’impulsion de cette fabrique qui a connu son âge d’or entre les deux guerres.

C’est la  vaste enceinte de cette ancienne usine que l’on voit encore aujourd’hui en bas de la Rue de la Papeterie, à la frontière entre Ergué-Gabéric et Briec. Plus haut, s’élève la cité de Keranna (1918). Cette cité est exceptionnelle dans le Finistère. Elle a été construite par l’architecte René Ménard (1876-1958, diplômé en 1901) à qui René Bolloré (1885-1935, 3e du nom Bolloré à la tête de la manufacture et devenu directeur en 1904) a confié également l’agrandissement du manoir situé dans l’enceinte de l’usine, la construction du laboratoire, des garages.

Evidemment, cette cité n’est pas assez grande pour loger tous les ouvriers de l’usine. Elle servit dans un 1er temps de logement aux cadres de l’usine. Ensuite ces cadres se sont fait construire leurs propres maisons et des ouvriers plus modestes ont pu aussi faire le choix de se loger à Keranna. L’aile nord a également accueilli une classe enfantine pour les enfants des ouvriers.

La cité de Keranna s’envisage dans un ensemble plus vaste que le patron de l’usine et l’architecte ont voulu créer pour les ouvriers : située à 800 mètres de l’usine, elle facilitait les allers-retours domicile/travail. En 1922, la  chapelle saint René, dans l’enceinte de l’usine, accueille les ouvriers et les patrons aux offices. En 1927-28 René Bolloré fit construire une école privée en haut de la rue de la Papeterie pour l’instruction des enfants de ses ouvriers. En septembre 1931 le patronage et le terrain de foot furent inaugurés : une allée les relie à la cité. Un lavoir jouxte encore le terrain de foot. La chapelle de Keranna date de 1968 et prit la place de jardins ouvriers.

René Bolloré a acheté, au début des années 1920, toujours à Lestonan, le terrain appelé Le Champ. Il en a vendu les parcelles à prix modique pour que ses ouvriers puissent y édifier leur logement (une quinzaine de maisons). Il met des terrains à disposition pour servir de jardins ouvriers.

Ainsi, c’est tout un ensemble qui a été pensé autour de la manufacture d’Odet et de la vie ouvrière.

Il est amusant de parcourir aujourd’hui Lestonan en prêtant attention au style régionaliste, employé par l’architecte René Ménard, un style qui s’inspire de l’architecture locale, notamment par l’usage du matériau du pays : le granit. C’est l’un des marqueurs des origines de Lestonan !

Héritage Religieux

L’église Saint-Guinal

L’église d’Ergué-Gabéric date du XVIe siècle et est dédiée à Saint-Guinal (équivalent de Guénaël). Le pardon avait lieu le 3 novembre pour la fête du saint patron.

Lieu de culte principal de la commune, lieu de mémoire car autrefois ceinte du cimetière, lieu de rassemblement lors des petites et grandes cérémonies, lieu d’échange à la sortie de la messe, rythmant les heures, les événements, l’église a longtemps été un repère dans la vie quotidienne. Aujourd’hui, elle marque encore le cœur du bourg historique. Sa simplicité extérieure contraste avec l’éclat du décor de l’espace intérieur. Elle possède un grand vitrail de 1516. C’est en ces lieux que se trouve le plus authentique des 3 orgues conservés et restaurés de Thomas Dallam (XVIIe siècle) dans le Finistère. Il a résonné sous les doigts des plus grands organistes : Gustav Leonhardt, Richard Townend, François Espinasse, Aude Heurtematte, Pascale Rouet… Des retables baroques ornent le cœur et le faux transept où vient d’être installé, en 2019, une vitrine présentant des pièces d’orfèvrerie. Y sont  également conservées et exposées les bannières paroissiales, portées notamment lors du pardon de Kerdévot.

La chapelle Saint-Guénolé

Installée sur des terres appartenant autrefois à l’abbaye de Landévennec, cette petite chapelle du XVIe siècle.  a été sauvée grâce aux habitants du quartier : toiture refaite dans les années 70, clocher restauré en 2000, calvaire reconstruit en 2007. Elle possède des sablières Renaissance colorées et foisonnantes, situées dans le choeur, qui n’ont pas leur équivalent dans le secteur.

La chapelle Saint-André

C’est la plus petite chapelle d’Ergué-Gabéric. Elle date du XVIIe siècle. Elle possède un retable remarquable (classé Monument Historique) par son style Lavallois et son matériau, le tuffeau. Le tuffeau est une pierre blanche et crayeuse que l’on trouve dans la vallée de la Loire. Il a donc été importé. A quelques pas dans la campagne, la fontaine Saint-Jacques lui est associée.

Le Comité de Saint André organise une randonnée le 1er samedi de juin, guidée par les habitants du quartier et suivie d’un repas. Un café-gâteau a lieu lors des journées du patrimoine et la chapelle est ouverte certains jours l’été. Les bénéfices servent à la sauvegarde la chapelle.

La chapelle de Kerdévot

Aujourd’hui, le visiteur est surpris de découvrir un site d’une telle ampleur architecturale en pleine campagne. Dans leur écrin de verdure, l’enclos, la chapelle, le calvaire, la sacristie forment un ensemble plus imposant que celui de l’église paroissiale. La hauteur sous voûte de la chapelle ainsi que celle de son clocher sont plus importantes que celles de l’église.

L’ancienne ferme de Kerdevot, borde l’enclos au sud. Ses allures de manoir participent au caractère du site.

Le mobilier de la chapelle fait écho à cette architecture imposante et soignée. Deux pièces exceptionnelles : un retable flamand du début du XVIè s et une grande statue de Vierge en majesté italianisante, du XVII è s s’avèrent dignes d’orner une grande église ou une cathédrale. Pour toutes ces raisons, Kerdevot a souvent été désignée comme une « cathédrale de campagne ».

Des dépliants sur l’histoire de ces édifices sont disponibles en Mairie et téléchargeables ci-contre.

 

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