Le Stangala, un espace remarquable d’intérêt départemental

S’étendant en partie sur Ergué-Gabéric, Quimper et Briec, le Stangala représente au total 90 hectares. Le Stangala est classé parmi les « sites et monuments naturels de caractère artistique » le 06 juillet 1929. Le Conseil départemental du Finistère acquiert le site vers 1990, dans le cadre de sa mission particulière de protection des espaces naturels remarquables. Il assure l’entretien du cheminement, les aménagements (passerelles, mobilier, signalétique) en partenariat avec les communes. Le Conseil départemental confie la maîtrise d’oeuvre pour le boisement à l’Office National des Forêts (ONF).

Des espèces protégées se rencontrent au Stangala : l’osmonde royale, l’escargot de Quimper.

Stangala, “La vallée de Saint-Alar”

Stangala signifie “vallée de saint Alar”, nom d’un saint breton du VIè s. mentionné comme le 3ème évêque de Cornouaille. Il s’agit peut-être du même personnage que saint Alor (saint patron d’Ergué-Armel) ou Alour. Il a souvent été confondu par la suite avec saint Eloi. Comme lui, il était invoqué pour la protection des chevaux.

Pourquoi le saint a-t-il donné son nom au lieu? Il y aurait vécu en ermite, près d’une fontaine. En amont du Stangala existent bien la fontaine saint Eloi et le pont Saint Eloi. Une légende raconte que saint Alar fut agressé par des brigands. Pour leur échapper, il effectua un bond prodigieux au-dessus de la vallée. Quant à sa fontaine, il paraîtrait qu’elle laisse s’écouler un vin blanc du meilleur cru une fois tous les 100 ans.

Le Stangala et l’empreinte des activités humaines

Si aujourd’hui on n’y croise plus que promeneurs et amateurs de VTT, autrefois, le Stangala vivait au rythme de diverses activités humaines : fermes, moulins, dont celui de Meil Poul immortalisé par plusieurs cartes postales du début du XX è siècle (collections “Série des Industries bretonnes” et “Environs de Quimper – le Stangala”) et celui de la papeterie Bolloré, carrières, pêche, exploitation forestière. Ses pentes actuellement entièrement boisées se couvraient de landes.

Un projet de barrage pour une centrale hydraulique fut déposé en 1928 et refusé.

Le Stangala, source d’inspiration pour les artistes

Le peintre Louis Noël signa en 1861 une huile sur toile intitulée “Vue de la Vallée du Stangala”, conservée au Musée des Beaux Arts de Quimper.

Adolphe Paban, homme de lettres, consacra des poèmes au Stangala dans ses recueils Au bord de la Mer Bretonne : alouettes et goélands (1894) et Les Roses de Kerne (1899). Max Jacob lui-même évoqua le Stangala dans Le Roi de Béotie (1921) et dans ses Méditations, écrites en 1943 et publiées en 1947.

Bien après le temps des cartes postales citées plus haut, les photographes ont continué d’arpenter le Stangala, comme Bernard Galéron (exposition Glaz en Erge Vras, juillet-août 2019, chapelle de Kerdévot).

Le Stangala, paradis perdu de Jean-Marie Déguignet…

Le Stangala est aussi connu pour avoir été le paradis perdu de Jean-Marie Déguignet (1834-1905), l’auteur des Mémoires d’un Paysan bas-breton. Celui-ci a passé son enfance à Ergué-Gabéric. Dans sa prime enfance, ses parents résidaient au Quellennec. Ceux-ci, journaliers agricoles,  étaient très pauvres. Aussi Jean-Marie Déguignet  travailla très jeune comme gardien de bétail et même de ruches au Stangala. Le lieu le marqua à tel point qu’une fois adulte, au retour de sa dernière campagne militaire, il rêva de s’installer en ermite dans « ce désert sauvagement merveilleux ».

…et refuge de prêtres réfractaires

Ce même auteur a recueilli de ses contemporains un récit remontant à la Révolution Française. Des prêtres réfractaires auraient trouvé refuge dans une anfractuosité située dans le prolongement du belvédère du Grifonnez. Cet endroit, difficile d’accès, a gardé le nom de Toull ar Veleien (trou des curés).

Le Stangala, un décor de légendes

Cette nature préservée, l’eau, la lumière filtrant à travers le couvert végétal créent un décor et une atmosphère propres aux légendes peuplées d’esprits de la nature de fées des eaux.

Les Mémoires de Jean-Marie Déguignet, les travaux de l’archiviste Louis Le Guennec ou de Joseph Jacquelot de Boisrouvray immortalisent quelques-une de ces légendes, du dragon du Grifonnez en passant par la Groac’h (sorcière) du Stang Odet, les lutins du manoir de Coatbily, les revenants, la grotte des Korrigans, les perles de l’Odet.

Rien ne saurait résumer le Stangala ! Ce ne sont que quelques images pour vous inviter à faire votre propre expérience de cette vallée.

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